« Le plaisir du livre audio, c’est de partager une part de la vie des gens »
publié le 29 juillet 2020
Catégorie : Les coulisses du livre audio
La comédienne Françoise Goubert-Cheritel a enregistré plusieurs livres audio, dont deux livres de Françoise Simpère, "Le nouveau guide des amours plurielles" et "Itinéraires de polyamoureux" pour les éditions VOolume. Elle relate la manière dont se passe l'enregistrement d'un livre audio.
Le plaisir du livre audio, c'est de partager la vie des gens
Comédienne de métier
Je suis comédienne de théâtre et de cinéma depuis plus de vingt ans mais paradoxalement, je ne suis pas une accro de la scène. Saluer après un spectacle me gêne, je n’aime pas me montrer. Depuis toujours, le travail de voix m’intéresse davantage qu’être sur scène ou devant les caméras. Autant dire que lorsqu’un ami m’a dit qu’une boîte cherchait des voix féminines pour des livres audio, j’ai été intéressée. J’avais déjà fait du travail de voix en anglais pour des sites Internet, mais le livre, c’est un travail de plus longue durée.
L’enregistrement du livre audio
Je lis rarement le texte avant l'enregistrement pour garder la souplesse de la découverte et une certaine fraîcheur. Tout ce que je fais, c’est lire en diagonale pour repérer des mots difficiles à “mettre en bouche”, ainsi que les noms propres pour en vérifier la prononciation.
Au cours de l’enregistrement, on refait immédiatement les passages défectueux, on peut tester plusieurs façons de lire, plusieurs réglages de son… C’est pour cela qu’on compte 2 à 2,5 fois plus de temps d’enregistrement qu’il n’y aura de son définitif. Un livre comme “le nouveau guide des amours plurielles” qui totalise plus de 4h d’écoute, c’est 8 à 10h de lecture en studio, plus tout le travail de son en post-production.
L’éditrice- ici Alice Bonneville, de VOolume- donne une ligne directrice. Ce peut être suivant le style du livre un ton suave, enveloppant, neutre, etc. Alice Bonneville préfère généralement des lectures sobres qui permettent aux personnes qui écoutent de se créer leur propre univers, leur propre imaginaire. C’est différent du comédien sur scène, qui interprète un personnage avec sa vision du rôle.
Pour le guide, j’ai surtout travaillé la rythmique, afin de ne pas me laisser piéger par des phrases longues où on peut manquer de souffle. Pour le volume “Itinéraires de polyamoureux”, je n’ai pas cherché à faire des voix différentes selon les témoignages, je me suis comportée comme une conteuse qui raconte des histoires vécues. Les seuls livres pour lesquels je “joue la comédie” sont les livres pour enfants, où il faut caractériser chaque personnage en lui donnant une voix spécifique.
Le plaisir du livre audio, c'est de partager une part de la vie des gens
Ils écoutent en conduisant, en courant, avant de s’endormir, et par ailleurs j’apporte le plaisir du livre aux malvoyants et à des personnes qui n’aiment pas lire mais aiment entendre des histoires. Plus j’avance, plus j’ai envie que mon métier de comédienne soit utile aux autres. C’est pour cela que j’anime des ateliers pour des enfants et des jeunes, qui découvrent la possibilité d’exprimer leurs difficultés via le théâtre ou le cinéma plutôt qu’avec violence.
Nous remercions la journaliste et auteure Françoise Simpère de nous avoir autorisé à reprendre ici l'un des articles des "Dessous créatifs", paru sur son blog http://fsimpere.over-blog.com
(Illustration Anaïs Dubuet)
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