Le Fleuve des brumes
Valerio VaresiLu par Hadrien Rouchard
Tonna avait plus de quatre-vingts ans, passés en grande partie à naviguer sur le fleuve. depuis quelque temps, il devait se coltiner un petit-neveu, qui l’accompagnerait jusqu’à ce qu’il se décide à accoster pour toujours. mais le garçon en avait eu marre en premier. déprimé par toute cette solitude, il avait planté là son grand-oncle en le laissant passer les nuits seul sur l’eau.
– le fleuve des brumes
Caractéristiques
- Auteur(s) : Valerio Varesi
- Genre : Policiers, thrillers et œuvres à suspense
- Narrateur(s) : Hadrien Rouchard
- Droits audio : VOolume
- Éditeur d’origine : Agullo
- Date de publication : 29/05/2024
- ISBN : 9782384491162
- Durée : 402 min
- Description
- Critiques
Si vous pensiez ressentir le soleil, la grandiloquence, « voir » parler avec les mains vous avez tout faux. On va suivre le commissaire Soneri dans la région de Parme, le long du fleuve le Pô, amateur de jambon et de vin pétillant, un personnage qui déduit, écoute, observe. Un meurtre, une disparition pas de similitude, aucun rapport me direz vous! Bien sûr que si !! Les deux étaient frères, vieux et solitaires avec un passé lourd à porter : leur appartenance aux chemises noires pendant la guerre, groupe fasciste ayant commis des exactions atroces dans la région. Dans ce village le long du Pô, la population est plutôt méfiante, soupçonneuse, des hommes taiseux, un village scindé entre communistes et fascistes, des secrets ensevelis sous le limon du fleuve que Soneri va devoir déterrer. Il est pugnace notre commissaire et coriace. Il faut dire qu’il marche à l’intuition quitte à aller à contre sens de sa hiérarchie. Valerio Varesi m’a embarqué dans les brumes du fleuve, dans le froid et l’humidité au rythme des crues et décrues. Un rytme lent, porté par le courant. Deux victimes du présent, une enquête qui remonte les rives du passé. Une ambiance spectrale, lugubre. Une atmosphère nébuleuse et prégnante qui nous pénètre les os. On se laisse voguer dans ce paysage qui se fige peu à peu à l’arrivée de l’hiver. J’ai trouvé cela beau, nostalgique, mélancolique. Une balade poétique. J’ai aimé le lecteur, sa voix, les intonations, la mélancolie qui se mêle à l’enquête. Une bonne écoute. (Christine Warlop)
Il y a un peu de Maigret dans le commissaire Soneri, qui visite les cafés du coin pour ses pauses et goûte aux spécialités locales avec bonheur tout en menant à bien son enquête. Il y a aussi cette capacité à prendre son temps pour déterrer les histoires de chacun et trouver la vérité. Et finalement, c’est l’enquête qui est plus intéressante que çà résolution. Les personnages sont intéressants. le commissaire tout d’abord qui traine son expérience et son instinct au bord du fleuve en crue, persuadé qu’il y trouvera la vérité. Mais aussi tous les personnages qu’il croise, figures attachantes d’un passé pas si révolu que çà. Des trognes qui vont l’aider à avancer dans son enquête et à comprendre les relations de chacun. J’ai écouté ce roman, portée par la voix d’Hadrien Rouchard qui prête son timbre grave à l’interprétation du commissaire. Il a beaucoup de talent pour créer une ambiance à la fois feutrée et poisseuse. (Ludivine Delaville – Babelio)
Je le reconnais : je me suis laissé porter par la voix du narrateur, Hadrien Rouchard, qui a parfaitement rendu l’atmosphère de ce roman, lourde, pesante, faite de non-dits et autres silences. J’ai vraiment été prise dans les mailles du récit dès la lecture du premier chapitre, qui nous montre une barge à la dérive. Elle passe sous les yeux des habitués qui guettaient l’inexorable montée des eaux du fleuve et s’interrogent maintenant : Tonna, son pilote, ne serait jamais parti par ce temps. Est-il vraiment aux commandes ou, plus simplement, y a -t-il quelqu’un aux commandes ? Ce début de roman prend presque une tournure fantastique, dans les brumes du fleuve.
Cependant, nous sommes bien dans un roman policier, et le commissaire Soneri, à Parme, enquête sur la mort suspecte d’un homme, qui se révèle être le frère du batelier. Or, en matière d’enquêtes policières, de telles coïncidences sont toujours de mauvaises augures. Soneri est un enquêteur calme, pondéré, et j’ai envie de dire « heureusement ». D’autres auraient perdu leur calme face aux silences qu’on lui oppose. Rares sont ceux qui veulent simplement dire, parler, se rappeler, ou révéler leurs secrets, ou ceux des disparus. Dans ce coin de l’Italie (dans toute l’Italie ?), il est des haines encore vivaces cinquante ans après. Oui, cinquante ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre et pourtant, il faut entendre à quel point les ennemis d’antan se détestent encore. Il est des personnes pour penser – et ont-elles vraiment tort ? que cinquante ans, c’est bien long, qu’il est impossible que quelqu’un ait attendu tant de temps pour… se venger ? régler ses comptes ? Que s’est-il donc passé cinquante ans plus tôt ? Certains peu à peu le révèleront et ce qui nous est révélé, dans toute son atrocité, n’est pas si inimaginable que cela pour qui s’intéresse à cette période.
Une oeuvre à découvrir ou à redécouvrir, si vous l’avez déjà lu. (Nina Ros – Babelio)
[…] Un très bon polar d’ambiance, sur fond de vengeance et d’inondation. Un lieu : une vallée brumeuse du nord de l’Italie, où il pleut sans relâche, où le Pô menace de sortir de son lit, où les gens sont taiseux, surtout au sujet des vieilles rancœurs. Une belle scène d’ouverture : une énorme barge libérée de ses amarres dérive vers l’aval avant de disparaître dans le brouillard. Quand elle s’échoue des heures plus tard, Antéo Tonna, son pilote aguerri, est introuvable. […] Une intrigue rythmée par les intempéries, la montée des eaux et la décrue… Il fait froid, humide ; on glisse entre le gel et la boue… Une atmosphère oppressante, une enquête qui avance lentement, en eaux troubles… Un héros récurrent chez Valerio Varesi : le commissaire Soneri, un fumeur de cigares, méthodique et philosophe, amateur de bonne chère et de bons vins… […] Une version audio de grande qualité avec un narrateur imprégné de toute la connotation particulière liée au fleuve et à ses abords.
Une envie certaine de poursuivre la série. […] (Aline Raynaud – Babelio)
Dans une vallée brumeuse du nord de l’Italie, la pluie tombe sans relâche, gonflant le Pô qui menace de sortir de son lit. Alors que les habitants surveillent avec inquiétude la montée des eaux, une énorme barge libérée de ses amarres dérive vers l’aval avant de disparaître dans le brouillard.
Quand elle s’échoue des heures plus tard, Tonna, son pilote aguerri, est introuvable. Au même moment, le commissaire Soneri est appelé à l’hôpital de Parme pour enquêter sur l’apparent suicide d’un homme. Lorsqu’il découvre qu’il s’agit du frère du batelier disparu, et que tous deux ont servi ensemble dans la milice fasciste cinquante ans plus tôt, le détective est convaincu qu’il y a un lien entre leur passé trouble et les événements présents.
Mais Soneri se heurte au silence de ceux qui gagnent leur vie le long du fleuve et n’ont pas enterré les vieilles rancœurs.
Les combats féroces entre chemises brunes et partisans à la fin de la guerre ont déchaîné des haines que le temps ne semble pas avoir apaisées, et tandis que les eaux baissent, la rivière commence à révéler ses secrets : de sombres histoires de brutalité, d’amères rivalités et de vengeance vieilles d’un demi-siècle…
MUSIQUE : Benoît CHERITEL