J’ai testé la lecture par voix de synthèse.
publié le 14 octobre 2024
Catégorie : Actualité du livre audio
J’ai testé la lecture par voix de synthèse.
Vous savez, la fameuse, celle qui excite tant les fantasmes horrifiés, dont les miens ! J’étais curieuse de me faire une idée sur ce que cela donnait vraiment.
J’ai donc fait un test avec l’un des leaders européens de l’IA sur un extrait des “Contes de la Bécasse”, de Maupassant. Cette entreprise exploite les voix de comédiens réels, qui perçoivent des redevances pour les livres lus par leur voix de synthèse.
Le principal intérêt de la chose, c’est, cela va presque sans dire, le côté pratique.
Pas de planning à caler, de comédien malade ou cafardeux, de travaux au marteau piqueur dans la rue. Pas de post-production fastidieuse avec des respirations rauques, des bruits de bouche collants et des retours studio.
Vous déposez un texte, donnez quelques instructions de lecture pour les noms propres, l’intro et la conclusion, et c’est tout !
Pour le coût, il semble que là aussi, la machine triomphe à plate couture de son concurrent humain. Comptez 120€/heure finie en mode avec suivi et corrections et 65€/heure finie en mode automatisé.
Mais ces tarifs sont très loin du coût réel de l’opération : Il est en effet indispensable qu’un(e) directeur(rice) artistique réécoute l’enregistrement de bout-en-bout.
Cette première vérification prend beaucoup de temps, car tout doit être consigné par écrit ou par oral, alors qu’en studio, on peut interagir directement avec le comédien jusqu’à obtenir le résultat désiré.
Une fois l’enregistrement corrigé réceptionné, il faut s’astreindre à une deuxième phase de vérification et de corrections, car la machine n’a pas tout compris du premier coup.
Ces itérations successives “dilapident” beaucoup de temps de direction artistique pour un résultat in fine approximatif.
Je vous invite à écouter les deux lectures suivantes (en vous projetant dans une écoute de quelques heures), l’une réalisée par la voix de synthèse après corrections, l’autre par un comédien qui s’est imprudemment risqué en studio alors que j’écrivais ces lignes.
Pour moi, quels que soient les avantages apportés par la lecture par voix de synthèse, le résultat final est à ce jour tellement en deçà de la lecture humaine, que cela n’est pas une option envisageable.
À lire aussi
Tous les articlesLes garçons aiment les livres audio.
C’est l’une des conclusions de l’étude du National Literacy Trust...
« J’ai presque plus écouté que lu les grands classiques »
« J’ai presque plus écouté que lu les grands classiques. » - interview d'Adélaïde Poulard
VOolume a testé pour vous : les voix de synthèse
Les voix de VOolume - interview d'Adélaïde Poulard