Cinq années de ma vie
Correspondance d'Alfred et Lucie Dreyfus (1894-1899)
Alfred DreyfusLu par Emilie Moget, Alexandre Cardin
« Entre dix heures et onze heures du soir, je fus brusquement réveillé ; on me dit de me préparer aussitôt pour le départ. Je n’eus que le temps de m’habiller à la hâte. Le délégué du ministère de l’intérieur chargé, avec trois gardiens, du transbordement, fut d’une brutalité révoltante ; à peine vêtu, il me fit mettre les menottes et ne me donna même pas le temps de prendre mon lorgnon. Il faisait un froid terrible. Je fus conduit à la gare d’Orléans dans une voiture cellulaire, puis dirigé, par l’entrée de la petite vitesse, sur le quai de départ, où se trouvait un wagon spécial pour le transport des prisonniers destinés au bagne. »
— Cinq années de ma vie
Caractéristiques
- Auteur(s) : Alfred Dreyfus
- Genre : Biographie & mémoires
- Narrateur(s) : Emilie Moget, Alexandre Cardin
- Droits audio : VOolume
- Éditeur d’origine : Domaine public
- Date de publication : 24/06/2022
- ISBN : 9782384490073
- Durée : 319 min
- Description
- Critiques
[…] Avec le temps, l’affaire Dreyfus est devenue le symbole de l’erreur judiciaire… Cette aura universellement reconnue, le fait de parler « d’affaire », d’insister ainsi sur une situation complexe qui fait l’objet d’un examen, d’une enquête et d’une certaine publicité, la notion de délit dont le règlement est confié à la justice, la dimension juridique du procès, tout fait oublier que derrière cette affaire il y avait un homme, un couple, une famille brisés, un véritable drame humain. Ce livre, superbement servi par les voix d’Émilie Moget et Alexandre Cardin, donne à entendre une alternance de points de vue intimes, privés, profondément humains… Il s’agit des échanges d’un couple amoureux, de parents de jeunes enfants qui disent le manque, l’inquiétude, l’absence, le besoin de l’autre ; c’est aussi la mise en mots de l’espoir indéfectible d’un homme et d’une femme, de leur confiance inébranlable en la justice, de leur détermination. […] Le journal intime d’Alfred Dreyfus fait une sorte de parenthèse, un monologue, dans ce dialogue épistolaire souvent entravé par la censure de l’administration pénitentiaire. Un livre qui nous rappelle que, derrière tout événement médiatisé, il y a des proches en souffrance. (Aline Raynaud – Babelio)
J’ai beaucoup aimé ce livre. Je connais l’affaire Dreyfus et j’ai beaucoup aimé découvrir les correspondances entre les lui et sa femme. On découvre le quotidien de Dreyfus à travers ces différents lieux d’emprisonnement et on découvre l’énergie de sa femme à le faire sortir de prison. Je vous le conseil vivement. (Delphine Dergal – Instagram)
Ce récit révèle les lettres que Dreyfus et sa femme ont échangées après sa condamnation. Des lettres admirablement bien écrites qui témoignent de la souffrance d’un homme injustement condamné. Dans ces lettres, Dreyfus raconte ce qu’il a vécu et comment il l’a vécu. On découvre le courage dont ils ont fait preuve, sa femme et lui, durant toutes ses années de détention. Courage et abnégation. Les narrateurs sont excellents, l’écoute est émouvante, déchirante. Ce récit apporte un regard différent sur l’affaire Dreyfus et nous rend le personnage encore plus humain et bouleversant. (Rachelle Gabe – Instagram)
Le 15 octobre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, trente-cinq ans, premier officier juif jamais admis à l’état-major, est arrêté pour crime de haute trahison. Il est immédiatement mis au secret et, dès le 22 décembre, condamné à la déportation perpétuelle et à la dégradation militaire. Il est déporté quelques jours plus tard, en ayant à peine pu revoir sa femme, Lucie.
Une correspondance nourrie, bien qu’entravée à de nombreuses reprises par l’administration pénitentiaire, se met en place entre Lucie et Alfred. Ils s’y disent d’abord l’indéfectible amour qui les lie, leur incompréhension, leur désespoir. Puis, au fur et à mesure que le cauchemar se confirme, leur détermination à établir l’innocence d’Alfred et à le rétablir dans son honneur.
Cette correspondance a constitué un soutien essentiel pour Alfred Dreyfus durant son emprisonnement et notamment lors de son séjour sur l’île du Diable. Elle était l’unique lien ténu qui le raccrochait encore à l’humanité, le seul témoignage de l’amour et du soutien des siens.
Ce récit introspectif, dans lequel Alfred se livre sans détour et relate en détails les vexations et brimades auxquelles il fut soumis, apporte un éclairage inédit sur le drame humain que fut aussi ce que l’on a appelé « l’Affaire Dreyfus ». Au-delà de son aspect politique, celle-ci fut aussi le combat de deux amoureux brutalement séparés pour se retrouver.
COUVERTURE : Laura GIRAUD