
Megan Whalen Turner
En 1995, Megan Whalen Turner a 30 ans. Diplômée de littérature anglaise, elle travaille comme libraire jeunesse lorsque sa carrière d’écrivaine décolle. L’autrice britannique Diana Wynne Jones (Le Château de Hurle, adapté par Miyazaki sous le titre Le Château ambulant), séduite par ses nouvelles, pousse son propre éditeur à la publier.
Un an plus tard, Megan Whalen Turner signe Le Voleur, un premier roman de fantasy centré sur un jeune voleur espiègle et manipulateur. Le livre reçoit la prestigieuse Médaille Newbery Honor – l’une des plus hautes distinctions américaines pour la littérature jeunesse – et devient un best-seller. À la surprise générale, l’autrice revient quelques années plus tard avec une suite inattendue, La Reine d’Attolie, qu’elle ne remet à son éditeur qu’une fois achevée. Ce deuxième tome, à la puissance narrative redoutable, bouleverse les attentes et laisse les lecteurs sous le choc.
Mais c’est véritablement en 2006, avec Le Roi d’Attolie, que Megan Whalen Turner dévoile l’ampleur de son projet : ces livres ne sont pas de simples suites, mais les volets d’une grande saga en six tomes, retraçant les conflits majeurs qui agitent les royaumes imaginaires de la Petite péninsule.
En 2020, elle conclut ce cycle entamé un quart de siècle plus tôt avec Le Retour du Voleur, salué par la critique et les lecteurs. Cette fresque aura marqué plusieurs générations – parmi lesquelles de nombreuses figures majeures de la fantasy contemporaine comme Leigh Bardugo, Holly Black, Laini Taylor ou Rebecca Ross.
Le Voleur de la Reine est une œuvre aux mille facettes, mêlant dialogues percutants, scènes intimes et souffle épique. Tissée d’aventures, d’intrigues de cour, de stratégies politiques et de mythes, elle est relevée d’un soupçon d’amours indomptables. Chaque tome adopte un point de vue différent – parfois peu fiable – invitant le lecteur à se laisser porter… ou à démêler le vrai du faux dans le récit tumultueux de royaumes au bord du chaos.
Autant nourrie par L’Histoire de la guerre du Péloponnèse de Thucydide ou L’Anabase de Xénophon que par les romans historiques de Rosemary Sutcliff, Megan Whalen Turner déploie, au fil de six volumes, une fresque fantasy d’une rare intelligence. On y suit un héros inattendu et des femmes de pouvoir – sortes de Catherine de Médicis ou d’Élisabeth Ier – dans un décor méridional, solaire et sauvage.
Elle a reçu une Médaille Newbery Honor et un Horn Book-Boston Globe Honor, et remporté le Los Angeles Times Book Award dans la catégorie littérature jeunesse ainsi que le Mythopoeic Award.
Source : Monsieur Toussaint Louverture